OZ Heille

Le vieil enutrof errait sans but le long du quai. Les semelles trouées par tant de kilomètres, les genoux usés par tant de repos suite à des combats trop difficiles pour lui, le sac percé par tant de babioles ramassées sur les dépouilles de monstres, il n'avait rien du glorieux et richissime enutrof qu'il souhaitait devenir en partant à l'aventure.

Plus la fatigue le gagnait, et plus il rêvait à un coin douillet rempli de compagnons où il pourrait reprendre des forces entre deux aventures. Il avait bien entendu parlé d'une taverne ou séjournait Enduimanduil son neveu. Mais à ce qu'on racontait, la vie y était tumulteuse, et les altercations fréquentes.... Rien de tout cela ne lui convenait pour le moment.

Il en était là de ces réflexions et de sa recherche lorsque, au loin dans la brume matinale, il aperçu une jeune eniripsa se tendre sur la pointe des pieds et essayer d'attirer l'attention d'un Cra, l'air farouche.

Le grand cra se rapprocha rapidement de la petite eniripsa et entama la discussion tandis que Oz continuait de s’avancer d’un pas posé sur le quai.
Se retournant pour quitter le port Perle bouscula légèrement le vieil enutrof que Cra-katoes ne manqua pas de saluer. L’homme semblant un peu perdu ils échangèrent quelques mots sous l’œil curieux de Perle.

"Quoi ? vous êtes l'oncle de ce brave Endui ? Eh bien... je suis pour le moins content de vous rencontrer. Vous logez chez lui ?
Si vous le cherchez il doit être à la taverne ce matin, c'est l'heure du petit déjeuner et dame Ameline fait de délicieux oeufs au plats. Allez y donc de ma part, l'estomac plein on se sent mieux.
Je vois que vous n'avez pas de guilde, vous en cherchez une peut être...

Mais je ne vous laisse pas parler moi Comme d'habitude.. je suis assez bavard."

Tout en parlant Cra-katoes avait déssiné un petit plan pour accéder plus rapidement à la dite taverne qui servait de lieu de rassemblement aux Pourfendeurs.

Le plan à la main, Oz Heille se rendit à la taverne. Il se disait que même si son cousin n'était pas la fréquentable des relations, il lui serait quand même fort utile pour démarrer sa nouvelle vie.

Il n'eut pas grand mal à la trouver. On entendait le brouhaha qui y régnait une centaine de mètre à la ronde. Il s'en approcha en restant sur ses gardes. Bien lui en prit. Il eut tout juste le temps de se baisser en passant la porte pour éviter un tabouret volant.

À l'intérieur, dans un grand fracas, un attroupement hétéroclite s'invectivait à grand coups de meubles et d'objets contondants les plus divers. Un peu à l'écart, il aperçut son cousin Enduimanduil, attablé, l'air épuisé.

Il se faufila jusqu'à lui en évitant les coups.